La Citadelle de Montmédy, hier, aujourd’hui et demain…



   Sentinelle imposante, la Citadelle de Montmédy se dresse au-dessus des prés et des forêts,   comme le témoin éternel des époques troublées où la protection des territoires et la rivalité des états nécessitaient une armée puissante, bien fixée sur les points stratégiques. Son église du XVIIIème, aux deux clochers, dépasse des murailles, magnifiant cette silhouette.

  
  Elle domine Montmédy-Bas depuis Charles Quint qui l’érigea en 1545 à la place du château des Comtes de Chiny, avant de la rendre espagnole en l’incluant dans les Pays-Bas espagnols, hérités par son fils Philippe II d’Espagne en 1556. 



   
Cent ans d’hispanisation, jusqu’en 1657 où le jeune Louis XIV la fait assiéger par son armée et vient   en personne assister au siège avec, entre autres, Vauban ; malgré la supériorité numérique française, le siège fut difficile, en raison de la géographie de cette remarquable place forte et de l’extraordinaire détermination de ses défenseurs commandés par Jean V D’Allamont, payant, de sa vie, son courage ; sa mort entraîna la capitulation. Montmédy devient française ! 

   Soucieux de renforcer sa frontière à l’est, le Roi Soleil la choisit au détriment des citadelles environnantes qu’il fait démanteler, Vauban entoure la ville basse d’un mur défensif et modernise les défenses de la ville haute : surélévation des murailles, creusement de fossés, renforcement des murailles extérieures… La vie militaire et civile continue de cohabiter à l’abri des fortifications considérablement renforcées. 

   1870, le siège prussien entraîna de graves dégâts, intra-muros de la citadelle, ce qui motiva un nouveau remaniement par le Général Séré de Rivières,  multipliant les casernements enterrés et à plusieurs étages pour protéger la vie des soldats.

   Aujourd’hui, malgré les aléas du temps, son abandon par l’armée après 1918, l’indélicatesse de certains hommes pour ses anciens bâtiments, elle nous accueille, riche de son passé et magnifique par son site.

   L’office de tourisme, installé dans l’ancien poste de garde, guide le visiteur vers l’accès au sommet des remparts pour un circuit inoubliable ; à chacun de retrouver l’Histoire, d’’imaginer la vie des soldats ou simplement de se laisser éblouir par la magnifique vue sur le riche paysage sans oublier une pensée pour les chauves-souris, d’espèces rares qui y ont élu domicile et se cachent à l’abri des murailles.

   Deux musées d’intérêt culturel très différent ont été créés sur le site et sont à visiter après avoir effectué le circuit des remparts :


- Le Musée Jules Bastien Lepage rassemble de nombreuses œuvres de ce peintre, né à Damvillers au XIXème siècle, célèbre dans le monde entier pour ses portraits et ses paysages révélant la vie rurale.

- Le Musée de la fortification retrace remarquablement toute l’évolution des défenses de l’homme depuis la préhistoire face à ses ennemis grâce à des plans, des photographies , des documents anciens, des maquettes, des objets, un choix très pédagogique et particulièrement précieux, voir même indispensable pour mieux tout comprendre lors de la visite des remparts.

  



Depuis quelques temps,  la Citadelle de Montmédy vit une véritable renaissance. De nombreuses maisons de la ville haute, longtemps laissées à l’abandon par leurs propriétaires, sont maintenant restaurées et des restaurants ont ouvert leurs portes.


  Les associations locales, les artistes de la citadelle, la commune de Montmédy, l’office de tourisme transfrontalier du Pays de Montmédy apportent une vie sportive, culturelle et festive tout au long de l’année. 


   
L’église Saint-Martin, classée monument historique, n’est plus utilisée pour le culte, elle a été rénovée et équipée pour accueillir des conférences, des concerts et des expositions. Son orgue, muet depuis 1917, a été reconstruit.



   Forte de la richesse et de la diversité du patrimoine architectural du Pays de Montmédy, la citadelle est désormais le siège d'un pôle transfrontalier de compétences en restauration du patrimoine bâti.